- gâter
-
• guaster 1080; « dévaster » jusqu'au XVIIe; lat. vastare « ravager », devenu wastare, sous l'infl. du germaniqueI ♦ Mettre (une chose) en mauvais état.1 ♦ Vieilli ou région. Détériorer en abîmant, en salissant.2 ♦ (Surtout au pass.) Détériorer en pourrissant, en putréfiant. ⇒ altérer, avarier, corrompre. Des fruits gâtés par l'humidité.3 ♦ Littér. Priver de sa beauté, de ses qualités naturelles. ⇒ abîmer, défigurer, déparer, enlaidir. La figure était « gâtée par un trop gros nez » (Huysmans). — Gâter un texte. « L'art gâte quelquefois la nature » (La Bruyère). « Un auteur gâte tout quand il veut trop bien faire » (La Fontaine).4 ♦ Priver de ses avantages, de ses effets profitables, heureux, favorables. Gâter les affaires. Vx Gâter le métier. ⇒ gâcher. — Tout gâter : compromettre, ruiner toutes les possibilités de succès. ⇒Fam. bousiller. Ce qui ne gâte rien : c'est un avantage supplémentaire. Elle est jolie et riche, ce qui ne gâte rien.5 ♦ Affaiblir, diminuer, détruire en privant de son effet agréable. « Nous te regrettons tous, cela gâte un peu le plaisir que nous avons à être ici » (Flaubert). Cette mauvaise nouvelle nous a gâté nos vacances. ⇒ empoisonner, gâcher.II ♦ (Compl. personne)1 ♦ (1530) Vieilli Traiter (un enfant) avec une faiblesse et une indulgence extrêmes, qui risquent d'entretenir ses défauts. « Moi seul ai causé les désordres de mes filles, je les ai gâtées » (Balzac).2 ♦ Mod. Traiter (qqn) en comblant de prévenances, de cadeaux, de gentillesses... ⇒ pourrir. Sa grand-mère l'a gâté pour Noël. C'est trop, vous me gâtez ! ⇒ combler. La vie ne l'a pas gâté. Loc. fam. N'être pas gâté par la nature : avoir reçu peu de dons, spécialt être laid.♢ En parlant d'un temps, d'événements exceptionnellement favorables Quel beau temps, nous sommes gâtés. Par antiphr. Quelle pluie, nous sommes gâtés !III ♦ SE GÂTER v. pron.1 ♦ S'abîmer, pourrir. Les fruits commencent à se gâter.2 ♦ Se détériorer. Le temps se gâte, commence à devenir mauvais. ⇒ se brouiller. On dirait que les choses se gâtent, tournent mal. Attention, cela va se gâter. ⇒ 2. barder.⊗ CONTR. Améliorer, conserver, corriger, maintenir. Décorer, embellir.Synonymes :- abîmer- avarier- décomposer- pourrir- putréfierEnlaidir quelque chose, le priver de sa beauté, de son caractère...Synonymes :- gâcherContraires :- améliorer- bonifier- embellir● gâter verbe transitif (de gâter) Combler quelqu'un d'attentions, de cadeaux : On l'a gâté pour Noël. Céder à toutes les volontés d'un enfant, le traiter avec une extrême indulgence. ● gâter (expressions) verbe transitif (de gâter) Familier. Ne pas gâter quelqu'un, ne pas le favoriser, être dur pour lui : Le sort ne nous a pas gâtés aujourd'hui. ● gâter (homonymes) verbe transitif (de gâter) ● gâter (synonymes) verbe transitif (de gâter) Combler quelqu'un d'attentions, de cadeauxSynonymes :- comblerCéder à toutes les volontés d'un enfant, le traiter avec...Synonymes :- choyer- couver (familier)- dorloter (familier)Contraires :- malmener- rudoyergâterv.aA./a v. tr.rI./r Mettre en mauvais état.d1./d Vieilli ou litt. (cour. en Afr. subsah., Aoste, Liban, Réunion) Endommager. La voiture est gâtée.— Pp. adj. (Liban) En panne. La télévision est gâtée.|| Salir, tacher. Gâter ses vêtements.|| Fig. (Afr. subsah.) Gâter une affaire. Gâter l'ambiance: troubler une fête. Il a gâté mon nom: il m'a déshonoré.d2./d Corrompre, pourrir. Un fruit pourri gâte tous les autres.d3./d Altérer, troubler. Cet incident a gâté notre plaisir.d4./d Vieilli ou litt. Priver de ses qualités. Ses échecs lui ont gâté le caractère.rII./rd1./d Traiter avec trop de complaisance, d'indulgence (un enfant).d2./d Combler de cadeaux, d'attentions; choyer. Il gâte beaucoup sa femme.aB./a v. Pron.d1./d S'altérer, se corrompre. Ces raisins se gâtent.d2./d Se modifier en mal. Le temps se gâte. ça se gâte: les choses tournent mal.⇒GÂTER, verbe trans.I. — Gâter qqc.A. — Vieilli. Mettre en mauvais état, endommager gravement. Synon. dévaster, ravager, détruire. L'armée ennemie gâta le pays en se retirant (LITTRÉ). La rivière, en débordant, avait gâté les foins (SAND, F. le Champi, 1848, p. 37) :• 1. ... ils chassent à travers nos blés avec leurs chiens et leurs chevaux, ouvrent nos haies, gâtent nos fossés, nous font mille maux, mille sottises...COURIER, Pamphlets pol., Disc. souscr. acquis. de Chambord, 1821, p. 80.B. — Courant1. Corrompre. La chaleur gâte la viande, le poisson.— Emploi pronom. passif. Le vin se conserve dans des outres et se dépose dans des chambres. Pour l'empêcher de se gâter, on le mélange de résine (ABOUT, Grèce, 1854, p. 115). Le cadavre exsangue d'une assassinée, qui se gâtait sur l'herbe (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 320) :• 2. À de telles époques, il n'existe guère de circulation que celle des produits qui risqueraient de se détériorer dans l'attente, comme les fruits, les légumes, les grains, et tout ce qui se gâte à être gardé.SAY, Écon. pol., 1832, p. 151.— Gâter ses dents ou se gâter les dents. Détériorer ses dents par une mauvaise nutrition. La Créole avait toujours un panier plein de friandises pour son neveu, qui se gâtait les dents à sucer des bonbons ou à manger des pâtisseries trop sucrées (LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 102).— Vieilli, au fig. Altérer, avilir. Hélas! Où donc la joie est-elle saine encore? Quel vice a donc en nous gâté le sang gaulois? (SULLY PRUDH., Solitudes, 1869, p. 68).♦ Emploi pronom. passif. Il ne lui restait que ça, le continuel chagrin de voir son sang se gâter et s'endolorir, dans ce fils, dans cette fille lamentables, qui allaient pourrir sa race, tombée à la déchéance dernière de la scrofule et de la phtisie (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 346).2. En partic., emploi pronom. [En parlant du temps qu'il fait] Se détériorer, devenir mauvais. Le temps se gâte. Il était assez à redouter que la journée ne se terminât pas sans pluie. Visiblement, ça se gâtait; l'orage flottait dans l'air (COURTELINE, Train de 8 h 47, 1888, 1re part., VII, p. 80).C. — P. ext. [Le compl. d'obj. désigne une chose quelconque considérée dans ses qualités]1. Altérer quelque chose, lui faire perdre ses qualités naturelles (beauté, forme, régularité, etc.), en particulier, en détériorant son aspect. Une maison qui gâte le paysage; un maquillage qui gâte un visage. La petite vérole lui a gâté le teint (Ac.). Les besoins de commodité moderne, la bassesse du comfort, ont gâté cette maison à laquelle il reste encore quelque vestige de ce qu'elle fut (BARBEY D'AUREV., Memor. 3, 1856, p. 86) :• 3. Si la baronne lui donnait un joli chapeau nouveau, quelque robe taillée au goût du jour, aussitôt la cousine Bette retravaillait chez elle, à sa façon, chaque chose, et la gâtait en s'en faisant un costume qui tenait des modes impériales et de ses anciens costumes lorrains. Le chapeau de trente francs devenait une loque, et la robe un haillon.BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 32.— Emploi pronom. réfl. indir. Tenez, dit-elle en montrant ses mains gonflées et un peu rouges, voyez ce que j'ai fait pour vous; je me suis gâté les mains pour vous empêcher d'être brûlé (CHAMPFL., Avent. Mlle Mariette, 1853, p. 31).— Arg. Gâter la taille. ,,Rendre enceinte`` (LARCH. Suppl. 1880). Emploi pronom. réfl. indir. Se gâter la taille. ,,Devenir enceinte`` (DELVEAU 1883).2. Vieilli. Salir, tacher; détériorer en salissant. En toute saison elle ne portait que de petites bottines d'été, qui se perdaient à la moindre pluie ou qu'une tache de boue gâtait (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 171) :• 4. On lui place la tête sur un sac à pansements. Ce sac est aussitôt imbibé de sang. Un infirmier crie que ça va gâter les paquets de pansements, dont on a besoin.BARBUSSE, Feu, 1916, p. 319.3. Abîmer, user.— Emploi pronom. passif :• 5. « Ce n'est pas la mort qui m'effraie, dit-il un jour à Justin : je l'ai vue d'assez près, et plus d'une fois, ces dernières années. C'est de sentir mon corps se gâter, tu comprends, se gâter progressivement... »ARLAND, Ordre, 1929, p. 526.— L'âge a gâté la main à ce peintre, à ce chirurgien. L'âge leur a rendu la main moins habile (cf. Ac.). Emploi pronom. réfl. indir. Se gâter la main. Perdre de son habileté par des habitudes vicieuses ou par manque d'exercice. Cet artiste s'est gâté la main (Ac.).4. Dans le domaine des arts. Abîmer (un tableau, un auteur, un texte, une pièce, etc.) par incapacité ou par un travail malhabile. L'auteur n'a pu gâter le fond de son ouvrage, mais il l'a orné de turpitudes à la façon du jour (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 819). Il est vrai pour tous les artistes que le difficile est de reconnaître un beau trait, et de ne le point gâter par la retouche (ALAIN, Propos, 1921, p. 336).5. Loc. fig., vieilli— Gâter le métier. Rendre le métier moins intéressant; en partic. le rendre moins lucratif, en vendant sa marchandise ou en proposant son travail à trop bon marché. Synon. gâcher le métier. C'est gâter le métier que de vendre si bon marché cette étoffe (Ac.).♦ P. métaph. Ils [les critiques] s'étaient multipliés à l'excès; ils étaient trop d'augures : cela gâte le métier. Quand il y a tant de gens qui affirment, chacun, qu'il est le seul détenteur de l'unique vérité, on ne peut plus les croire; et ils finissent par ne plus se croire eux-mêmes (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 721).— Gâter les prix. Les faire baisser excessivement. Avec la crise, la chaussure n'allait pas fort et l'article tchécoslovaque gâtait les prix (AYMÉ, Mais. basse, 1934, p. 148).D. — Au fig.1. [Le compl. d'obj. désigne une entreprise qui aurait pu réussir] Compromettre ou empêcher par malice ou par maladresse la bonne marche ou la réussite de quelque chose. « En effet, le roi essaya de mettre son mot dans la conversation, gâta toute l'affaire, et je fus délivré », dit l'empereur (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 794).♦ Gâter les affaires de qqn. Quand maman a vu que je gâtais son affaire, elle m'a flanquée à l'eau (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Champ d'oliv., 1890, p. 91).♦ Gâter tout. Compromettre toutes les possibilités de succès. L'avarice ne peut se montrer nulle part sans tout gâter (SAY, Écon. pol., 1832, p. 455).♦ Ne rien gâter à qqc. Ne pas rendre inefficace quelque chose; éventuellement l'améliorer. La volupté ne gâtait rien à mon imagination (STENDHAL, H. Brulard, t. 2, 1836, p. 394).— Cela ne gâte rien, ce qui ne gâte rien. C'est un avantage, une qualité supplémentaire. Bref, vous êtes le neveu de Vertillac, vous serez riche, cela ne gâte rien! (BARRIÈRE, CAPENDU, Faux bonsh., 1856, I, 10, p. 37). Séverine était une bonne petite fille, très douce, très docile même, et délicieuse avec ça, ce qui ne gâte rien (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 83). L'enquête doit, pour être intéressante, répondre au souci du moment. Mais une pointe d'humour ne gâte rien (G. et H. COSTON, A.B.C. journ., 1952, p. 115).— Emploi pronom. passif. Les affaires, les choses se gâtent. Les choses tournent mal :• 6. Ainsi, il commence à gagner sa vie; et ce n'est pas trop tôt : car les affaires se gâtent de plus en plus à la maison. L'intempérance de Melchior a empiré. Et le grand-père vieillit.ROLLAND, J.-Chr., Matin, 1904, p. 113.♦ Cela se gâte, cela commence à se gâter. ,,Les choses prennent, commencent à prendre une fâcheuse tournure`` (Ac.).2. [Le compl. d'obj. désigne une chose aux effets normalement agréables] Diminuer ou anéantir une chose en la privant de son effet agréable. Synon. gâcher. Gâter un triomphe, un succès, un bon souvenir, des illusions, des vacances, son bonheur, sa joie. Je suis pour l'instant archipopulaire à Guernesey. Je leur dis dans mon livre quelques demi-vérités qui pourraient bien gâter un peu cette popularité (HUGO, Corresp., 1866, p. 514) :• 7. ... bien qu'il fût plus instruit, plus intelligent et meilleur que bien d'autres, il semblait impossible d'éprouver auprès de lui, non seulement aucun plaisir, mais autre chose qu'un spleen presque intolérable et qui vous gâtait votre après-midi.PROUST, Sodome, 1922, p. 1022.3. [Le compl. d'obj. désigne une faculté, une qualité hum.] Déformer, vicier. Des conversations qui gâtent l'esprit, le jugement. Mais l'avarice qui resserre le cœur, et la superstition qui le trouble, gâtoient les grandes qualités de Dioclétien (CHATEAUBR., Martyrs, t. 2, 1810, p. 143). La lecture des mauvais romans te gâte l'imagination (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 263).— Emploi pronom. passif. Il n'y a pas qualité si plaisante de la jeunesse qui ne puisse, à vieillir, se gâter (GIDE, Porte étr., 1909, p. 515) :• 8. ... tous nos sens, notre vue, notre ouïe et le reste s'unissent en quelque sorte avec les objets, de sorte que, si les objets ne sont pas purs, la virginité de nos sens se gâte.BARRÈS, Homme libre, 1889, p. 32.4. P. méton. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Faire perdre à quelqu'un ses qualités, le corrompre ou le dépraver. Il y a cinq ou six autres vieilles femmes que je veux également renvoyer de Paris; elles gâtent les jeunes par leurs sottises (NAPOLÉON Ier, Lettres Joséph., 1809, p. 195).— Emploi pronom. passif. C'est au contact de notre civilisation qu'ils se sont gâtés [les Noirs] (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 1007). Homme, femme, enfant, on se gâte toujours à ne vivre qu'avec des femmes (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1374) :• 9. ... au lieu de veiller sur sa moralité, sur sa santé, son instruction, vous l'avez laissé se gâter, se perdre; vous avez favorisé ses débauches...FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 190.— Qqc. gâte qqn à qqn. Nuire à l'idée que quelqu'un se fait de quelqu'un d'autre; salir quelqu'un aux yeux d'une autre personne. Elle avait été la bonne amie de Maxime du Camp et ça me la gâtait (MONTESQUIOU, Mém., t. 1, 1921, p. 266). Parmi les premiers, et malgré quelques bizarreries qui me le gâtent un peu, je mets Jouhandeau (GREEN, Journal, 1941, p. 141) :• 10. Je ne connais pas cet abbé qui était là, mais il est redondant et rubicond, il pète dans sa graisse et crève de joie. Malgré l'exemple de Saint François d'Assise qui était gai, — ce qui me le gâte, du reste, — j'ai peine à m'imaginer que cet ecclésiastique soit un être surélevé.HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 118.II. Gâter qqnA. — Gâter un enfant. Lui passer tous ses caprices au risque d'entretenir ses défauts ou de corrompre son caractère (cf. gâté II B 1). À gâter les enfants, on leur rend les plus mauvais services (Ac.). Il avait été un enfant dorloté (...) puis un brillant élève (...), brillant mais indiscipliné et fantasque. Sa mère le gâtait follement, par faiblesse et par amour. Son père le gâtait par tempérament (MONTHERL., Célibataires, 1934, p. 754).B. — Se montrer très attentionné et prévenant pour quelqu'un; en partic. le combler de cadeaux, de dons, etc. Louise. — Oh! Qu'est-ce que c'est? Brotonneau. — Un cadeau. Louise. — Comme vous me gâtez! (FLERS, CAILLAVET, M. Brotonneau, 1923, II, 2, p. 12) :• 11. ... la pauvre femme aimante (...) se lamente auprès de moi, presque comiquement, de ce qu'on fait trop de compliments à son mari, de ce qu'on le gâte stupidement, de ce qu'on lui donne un sentiment exagéré de sa personne.GONCOURT, Journal, 1885, p. 493.♦ P. iron. Après la police, la religion! On vous gâte décidément. Mais tout se tient. Imaginez Dieu sans les prisons. Quelle solitude! (CAMUS, Justes, 1950, IV, p. 370).— Au passif. (Ne pas) être gâté. (Ne pas) avoir de chance :• 12. C'est vrai! Nous avons durement sué toute notre vie... Il nous en a fallu du cran et de l'ambition! Regardez les pauvres, leur dimanche, ce qu'ils en font. Ils traînent les rues, ils bâillent, ils n'en peuvent plus d'essayer d'atteindre le lundi. Nous, nous en avons eu sept par semaine des dimanches! Depuis que nous sommes tout petits! Oh! Nous n'avons pas été gâtés! Mais nous avons tenu bon.ANOUILH, Répét., 1950, IV, p. 100.♦ Être peu gâté par. Être desservi par. Moïse Mendelssohn est un produit immaculé du ghetto (...). Peu gâté par la nature (physiquement du moins), de petite taille et contrefait, très gauche de façons, il ne semblait guère destiné à policer ses coreligionnaires (THARAUD, Pte hist. Juifs, 1928, p. 130).REM. Gâteur, -euse, subst., rare. Celui, celle qui gâte quelque chose. a) [Correspond à supra I A] Rappelez-vous aussi que le gâteur d'arbres contre lequel un garde me serait utile est mon fermier lui-même (SAND, Corresp., t. 5, 1864, p. 43). b) Au fig.
) Gâteur de papier. Mauvais écrivain. (Dict. XIXe et XXe s.).
) [Correspond à supra II A] Gâteur d'enfants. Les grand'mères sont généralement des gâteuses d'enfants (Lar. 19e).
Prononc. et Orth. : [], (il) gâte [
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « dévaster, piller » (Roland, éd. J. Bédier, 703); 2. a) 1160-74 « détruire, ruiner (l'existence de quelqu'un) » (WACE, Rou, éd. J. Holden, III, 7268); ca 1200 « détruire, abîmer quelque chose » (Ie Continuation de Perceval, éd. W. Roach, t. I, 13771); b) spéc. 2e moitié XIIIe s. « abîmer, gâter (le fourrage, en parlant du bétail) » (W. DE HENLEY, 24 ds DEAF, s.v. gaster, 369, 40); 1538 pronom. « s'altérer (en parlant des fruits, de la viande) » (EST. ds FEW t. 14, p. 205a); 3. 1530 « traiter quelqu'un avec trop d'indulgence » (PALSGRAVE, p. 483 [un enfant]). Du lat. class. vastare « rendre désert, dépeupler; ravager, dévaster, ruiner » avec infl. du verbe germ. wôstjan (a.h.all. wuostan, all. verwüsten « dévaster, ravager, ruiner », cf. l'a.fr. gast, s.v. gâtine) qui rend compte du g- initial; étant donné l'ancienneté des corresp., tous en g-, ds les langues romanes, le croisement est probablement antérieur à la période franque (FEW t. 14, p. 206a). Fréq. abs. littér. : 1 386. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 763, b) 2 190; XXe s. : a) 2 911, b) 1 462. Bbg. THOMAS (A.). Nouv. Essais 1904, p. 124. - WALT. 1885, p. 67.
gâter [gɑte] v. tr.ÉTYM. V. 1080, guaster, Chanson de Roland; « dévaster », jusqu'au XVIIe (→ Dégât); du lat. vastare « ravager », devenu wastare sous l'infl. du rad. germanique wast- (cf. all. Wüst « désert »).❖———I Mettre (une chose) en mauvais état.1 Vx. Détruire, dévaster. ⇒ Ravager, ruiner, saccager. || L'armée ennemie gâta le pays en se retirant (Littré). || La grêle a gâté les vignes (Académie). || La nielle a gâté les blés. ⇒ Nieller.1 Son discours dura tant que la maudite engeanceEut le temps de gâter en cent lieux le jardin.La Fontaine, Fables, IX, 5.2 Le mauvais temps (…) nous a transis, et a gâté nos rues, au point que j'ai été huit jours sans sortir (…)Mme de Sévigné, Lettres, 1125, 19 janv. 1689.♦ (V. 1240; en usage jusqu'au XIXe et encore régionalement). Vieilli. Endommager gravement. ⇒ Détériorer, gâcher. || La petite vérole lui a gâté le teint (Académie) || Une voiture m'a éclaboussé, et la boue a gâté mon manteau (Académie). ⇒ Salir, souiller, tacher. || La lecture continuelle gâte la vue. ⇒ User. || Se gâter la vue à force de veilles.3 Quand on a gâté sa constitution par une vie déréglée, on la peut rétablir par des remèdes (…)Rousseau, Émile, IV.4 Monsieur, je vous prenais pour la personne qui doit me rapporter ma mitre. On l'a mal emballée à Paris; la toile d'argent est horriblement gâtée dans le haut. Cela fera le plus vilain effet, ajouta le jeune évêque d'un air triste, et encore on me fait attendre !Stendhal, le Rouge et le Noir, I, XVIII.♦ En franç. d'Afrique. Détériorer, gâcher. || Gâter un véhicule, un vêtement.2 (1636). Cour. Surtout au passif. Détériorer en pourrissant, en putréfiant. ⇒ Altérer, avarier, corrompre, pourrir, putréfier. || Le temps orageux gâte la viande. || Ces fruits sont déjà trop mûrs, il faut les manger avant qu'ils ne soient gâtés. N. m. || Ôter le gâté d'un fruit. — Par métaphore. || Gâter le pain des anges (→ Empoisonner, cit. 22). — Au p. p. adj. || Gâté. || Dents gâtées. ⇒ Carié, malade.5 Et il riait, en montrant impunément ses dents gâtées (…)Baudelaire, le Spleen de Paris, XXI.6 (…) les mouches se dressaient toutes ensemble comme un nuage. Elles gâtaient le pain et la viande; elles venaient sucer le moût jusque dans la barbe des dormeurs, jusque sur les mains des hommes de barre (…)J. Giono, Jean le Bleu, VIII.3 (Fin XIIe). Vieilli ou littér. Priver (qqch.) de sa beauté, de ses qualités naturelles. ⇒ Défigurer, enlaidir. || Gâter son visage par un excès de fard (cit. 1). || Le soleil a gâté son teint. ⇒ Flétrir. — Au p. p. || Vue, perspective, place gâtée par un bâtiment mal placé.7 Si tu as des enfants, j'espère qu'ils n'arriveront pas de manière à te gâter la taille le lendemain de ton mariage (…)Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 165.8 Le jardin, un peu gâté par les constructions assez laides dont nous avons parlé (…)Hugo, les Misérables, I, I, VI.9 La figure était médiocre, gâtée par un trop gros nez, mais les lèvres étaient incandescentes (…)Huysmans, Là-bas, VII.10 (…) cesse enfin de gâter ce visage si beau et de ronger ton cœur à pleurer ton époux.V. Bérard, Trad. Odyssée, p. 322.♦ Peintre qui gâte son tableau en voulant le retoucher. ⇒ Massacrer, saboter. || Gâter un texte en essayant de le corriger (cit. 7; → aussi Fidèle, cit. 23). || Gâter une pièce en affadissant (cit. 4) le sujet. || « L'art gâte quelquefois la nature » (La Bruyère; → Art, cit. 31). || « Un auteur gâte tout quand il veut trop bien faire » (La Fontaine; → Auteur, cit. 29). || Fautes de goût qui gâtent un ouvrage de jeunesse. || Gâter de beaux souvenirs en essayant de les transcrire. ⇒ Déflorer.11 Qui est-ce qui a gâté presque toutes les compositions de Rubens, si ce n'est cette vilaine et matérielle nature flamande, qu'il a imitée ?Diderot, Salon de 1767, De la manière.12 Je veux que dans mes tableaux on puisse ôter une figure sans gâter la disposition de l'ensemble.13 À travers le charme du style de l'auteur des Confessions, perce quelque chose de vulgaire, de cynique, de mauvais ton, de mauvais goût; l'obscénité d'expression particulière à cette époque gâte encore le tableau.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, éd. Levaillant, t. IV, p. 362.4 Priver de ses avantages, de ses effets profitables, heureux, favorables. || Intrigues qui gâtent une affaire (cit. 37). || Voilà un incident qui pourrait bien gâter les affaires, en troubler ou en compromettre l'heureuse évolution. — ☑ (1640). Vx. Gâter le métier, le rendre moins lucratif en vendant trop bon marché sa marchandise ou sa peine. ⇒ Gâcher. || Vendre cent mille francs un tableau dont il aurait pu demander le double ! il gâte le métier. || Ne faites pas trop de zèle, vous gâteriez le métier !14 (…) quand on gâte ses affaires, on passe le reste de sa vie à les rapsoder (…)Mme de Sévigné, Lettres, 177, 21 juin 1671.15 On a bien de la peine à refaire sa situation quand on l'a gâtée.B. Constant, Journal intime, p. 305.16 (…) Duroy se leva pour partir, ayant peur de gâter par quelque mot maladroit la besogne faite, son œuvre de conquête commencée.Maupassant, Bel-ami, I, II.17 Était-ce possible qu'on se disputât de la sorte, qu'on se gâtât l'existence, lorsqu'on avait tout pour être heureux ?Zola, la Terre, IV, II.♦ ☑ Tout gâter : compromettre, ruiner toutes les possibilités de succès. || Surtout, ne lui dites plus rien, n'insistez pas, sinon vous allez tout gâter (→ Démentir, cit. 2; emporter, cit. 16). || Il a failli (cit. 19) tout gâter. ☑ Ne rien gâter : n'entraîner aucune conséquence fâcheuse. || Vous pouvez lui en dire un mot, cela ne gâtera rien. — ☑ Loc. (Av. 1778). Par litote. Ce qui ne gâte rien : c'est un avantage supplémentaire. || Elle est jolie, bien élevée, et, de plus, riche, ce qui ne gâte rien. || C'est un appareil facile à entretenir, d'une présentation agréable et, ce qui ne gâte rien, d'un prix abordable.18 Il y a des gens dont tout le mérite consiste à dire et à faire des sottises utilement, et qui gâteraient tout s'ils changeaient de conduite.La Rochefoucauld, Maximes, 156.19 C'est notre inquiétude, c'est notre impatience qui gâte tout (…)Molière, le Malade imaginaire, III, 3.20 Mais être roi ne gâte rien, Lorsque d'ailleurs on est aimable.5 (Le compl. désigne un état agréable, une durée). Affaiblir, diminuer, anéantir, détruire en privant de son effet agréable. || Je ne veux pas gâter votre plaisir, vos illusions (→ Complaire, cit. 7). || Gâter son plaisir en le décrivant (cit. 1). || Événement, pensée qui peut gâter un plaisir, une joie (→ Assouvissement, cit. 6; exaspérer, cit. 4; faute, cit. 22). — Gâter un plaisir pour qqn, à qqn. || Cette mauvaise nouvelle nous a gâté nos vacances. ⇒ Empoisonner, gâcher. || Cette idée m'a gâté l'appétit (cit. 14).21 Peut-être faut-il craindre, en voyage, de gâter par des lectures faites d'avance l'impression première des lieux célèbres.Nerval, les Filles du feu, « Isis », III.22 Le soir, précurseur des voluptés profondes, lui gâtait les choses les plus succulentes.Baudelaire, le Spleen de Paris, XXII.23 Nous te regrettons tous; cela gâte un peu le plaisir que nous avons à être ici.Flaubert, Correspondance, 103, 26 sept. 1845.24 (…) cette déception l'amena à abréger de moitié le temps qu'elle s'était proposé de demeurer en France. D'ailleurs, ce séjour, Larralde achevait de le lui gâter par son insistance à vouloir l'entretenir de questions d'argent.Pierre Benoit, Mlle de la Ferté, II, p. 83.6 Déformer, fausser (une faculté, une qualité). ⇒ Diminuer, frelater, galvauder, sophistiquer, vicier. || Ces lectures romanesques lui ont gâté l'esprit, le jugement. || Conversations (cit. 1) qui peuvent gâter l'esprit et le sentiment. || Modes qui gâtent le goût d'une société (→ Encanailler, cit. 1). || Les alcools grossiers gâtent le palais (→ 2. Fin, cit. 8). — Au p. p. || Érudition gâtée par le pédantisme. ⇒ Entacher.25 Certain enfant qui sentait son collège,Doublement sot et doublement fripon,Par le jeune âge, et par le privilègeQu'ont les pédants de gâter la raison (…)La Fontaine, Fables, IX, 5.26 (…) avec tous les soins que vous avez pris, vous n'avez pu parvenir encore à gâter la bonté de votre tempérament (…)Molière, le Malade imaginaire, III, 3.27 L'esprit qu'on veut avoir gâte celui qu'on a.Gresset, le Méchant, IV, 7.28 L'erreur ajoutée à la vérité ne l'augmente point. Ce n'est pas étendre la carrière des arts que d'admettre de mauvais genres; c'est gâter le goût (…)Vauvenargues, Réflexions et Maximes, 272.29 (…) l'amour de son plaisir, le libertinage, l'intrigue pour l'intrigue, le goût des déguisements et des mascarades, un peu trop de Figaro, si je puis dire, gâtaient le sérieux et rompaient dans la pratique la suite des desseins que son beau et impétueux génie était d'ailleurs si capable de concevoir.Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 20 oct. 1851, t. V, p. 47.30 (…) un joli garçon qui gâtait de belles qualités par une extraordinaire paresse.Zola, la Terre, I, III.♦ (1538). Par ext. Vieilli. || Gâter qqn, lui faire perdre ses qualités. || Le pédantisme l'a gâté (→ Expliquer, cit. 21). || Je l'avais connue charmante, ses succès littéraires l'ont gâtée. || Jeune homme faible gâté par de mauvaises lectures. || Ces mauvaises fréquentations ont fini par le gâter. ⇒ Corrompre, dégrader, dépraver, perdre.31 (…) tout consiste à ne pas gâter l'homme de la nature en l'appropriant à la société.Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, V, Lettre VIII.32 Si je n'ai pas été gâté, il faut que ma nature soit bonne.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 180.33 (…) moi qui fume toute la journée, moi qui suis gâté par toutes sortes de vices, de manies et de tics.G. Duhamel, Salavin, I, XVI.———II (Compl. n. de personne).1 (1530). Vieilli. Traiter (un enfant) avec une faiblesse et une indulgence extrêmes, qui risquent d'entretenir ses défauts ou même de corrompre son bon naturel. || Il a été gâté plus que les autres. ⇒ Cajoler (cit. 3), choyer (cit. 2). || Un fils unique qui a été trop gâté, gâté comme un prince (→ Enfant, cit. 25). || Grand-mère qui gâte son petit-fils (→ Affectionner, cit. 1). || On lui a rendu un bien mauvais service en le gâtant de la sorte. — Au passif. || Il a été gâté par sa mère.34 Gesril était gâté dans la maison où j'étais gourmandé : nous avons été tous deux d'honnêtes gens et des fils tendres et respectueux.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. I, p. 59.35 Je suis un misérable, je suis justement puni. Moi seul ai causé les désordres de mes filles, je les ai gâtées. Elles veulent aujourd'hui le plaisir, comme elles voulaient autrefois du bonbon. Je leur ai toujours permis de satisfaire leur fantaisie de jeunes filles.Balzac, le Père Goriot, Pl., t. II, p. 1071.♦ P. p. adj. Mod. Cour. || Gâté, ée : trop choyé. || Ce gosse est gâté, trop gâté. || Une petite fille gâtée et capricieuse. — Enfant gâté, à qui l'on passe tous ses caprices. ⇒ Gâtion (régional); → Entourer, cit. 4.♦ Par ext. Personne capricieuse habituée à voir satisfaire ses moindres désirs. || C'est un enfant gâté, un véritable enfant gâté. || Caprice d'enfant gâté.36 C'est une mince poupée qui ne fait rien qu'à sa guise, un véritable enfant gâté.A. de Musset, les Caprices de Marianne, I, 4.37 Et c'est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds (…)Baudelaire, le Spleen de Paris, XXXVII.38 Tu la traites toujours comme une enfant gâtée (…)Alors elle en abuse et manque de raison.Albert Samain, Aux flancs du vase, « Polyphème », I.♦ ☑ Fig. Être l'enfant gâté d'une société, du public, de la fortune, du succès, être très choyé par… ⇒ Chéri, favori, favorisé; → Étude, cit. 34.39 (…) j'étais un peu l'enfant gâté du bord, mais je ne tiens plus à personne, et il m'est indifférent de les quitter.Loti, Aziyadé, I, XXIV.2 (Fin XVIIe). Mod. Traiter (qqn) en comblant de prévenances, de cadeaux (⇒ Gâterie, 2.), de gentillesses. || Mari qui gâte sa femme. → Être aux petits soins. || Quel festin ! on peut dire que vous nous avez gâtés ! || C'est trop, vous me gâtez ! ⇒ Combler.40 (…) elle affectait de vouloir gâter les hommes, elle lâchait des plaisanteries qui les faisaient éclater de gros rires.Zola, la Terre, II, I.41 En fait de nouilles et de bordeaux râpeux, il nous gâtait, on peut le dire.Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 374.♦ Au passif. (En parlant d'un temps, d'événements exceptionnellement favorables). || Pas une goutte de pluie pendant tout notre séjour, nous avons été gâtés. || Quelle malchance ! vous n'avez pas été gâtés. Par antiphr. || Nous sommes gâtés ! : nous n'avons vraiment pas de chance !——————se gâter v. pron.♦ Passer d'un bon à un mauvais état.1 (1538). S'abîmer, pourrir. || Fruits qui commencent à se gâter (⇒ Avancer, 7., p. p.). || Les confitures risquent de se gâter si on les couvre mal. ⇒ Moisir.42 Nous voici comme aux premiers jours.Pendant cela le miel se gâte.La Fontaine, Fables, I, 21.2 (1662). Plus cour. Se détériorer. || Le temps se gâte, commence à devenir mauvais. ⇒ Brouiller (se). — J'ai l'impression que les choses se gâtent, tournent mal. || Les esprits semblent calmes, mais cela peut se gâter d'un jour à l'autre. || Attention, cela va se gâter. ⇒ Barder.43 Visiblement, ça se gâtait; l'orage flottait dans l'air. Sous la lente poussée d'une brise d'Ouest, une invasion de nuages lourds gagnait morceaux par morceaux le ciel demeuré jusqu'alors d'une limpidité immaculée (…)Courteline, le Train de 8 h 47, I, VII.44 En effet, au bout des dix premiers mois, il n'y avait pas encore eu de querelle entre les deux sœurs, ni dans le ménage, lorsque les choses, lentement, se gâtèrent. Cela commença par de méchantes humeurs. On se boudait, on en vint aux mots durs; et, dessous, le ferment du tien et du mien, continuant son ravage, gâtait peu à peu l'amitié.Zola, la Terre, III, I.♦ Esprit, goût qui se gâte. || Les plus beaux dons se gâtent faute d'aliment. || C'est un garçon qui s'est gâté par de mauvaises fréquentations.45 (Les enfants) ne se gâtent pas moins par des peines mal ordonnées que par l'impunité.La Bruyère, les Caractères, XI, 59.46 Le cœur de La Rochefoucauld était trop noble pour se gâter ou s'endurcir, trop vigoureux pour se rompre.Émile Faguet, Études littéraires, XVIIe s., La Rochefoucauld, II.——————gâté, ée p. p. adj.❖CONTR. Améliorer, amender, bonifier, conserver, corriger, entretenir, maintenir, préserver. — Décorer, embellir. — Purifier. — Maltraiter.DÉR. Gâterie, gâteur, gâteux, gâtine, gâtion.COMP. Dégât. — Gâte-bois, gâte-métier, gâte-papier, gâte-sauce. — V. aussi Gaspiller, ainsi que gâte-.
Encyclopédie Universelle. 2012.